Edition 18 – Purins et compagnie : novembre – décembre 2024

Vous ne savez pas quoi faire au jardin en  novembre – décembre ?

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Laissez-vous guider par nos idées à travers les mois !

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Description

PURINS ET COMPAGNIE

Mais qu’est ce qui pu autant ? Zazie semble avoir quitté son métro pour rejoindre le potager de mon grand-père. Le coupable ? Son purin d’ortie en pleine maturation ! Il l’a mis loin de la maison mais ne le fera pas abdiquer : ses préparations sont excellentes pour ses légumes. Prêle, consoude et ortie, le trio gagnant !

 

L’extrait de prêle

La prêle (Equisetum arvense) est une plante commune très répandue dans les champs, sur les bords des chemins, des voies ferrées ou dans les milieux humides. Sa grande richesse en silice (mais aussi en calcium, en magnésium, en fer, en potassium et en manganèse) explique peut-être son mode d’action. En renforçant leurs parois cellulaires, elle rend les plantes moins vulnérables.

  • La recette. Toutes les prêles sont utilisables (il en existe une vingtaine d’espèces), fraîches ou séchées. Récoltez de préférence entre début juin et mi-juillet, les pousses de l’année sont alors suffisamment développées mais surtout riches en silice. Faites une décoction de 100 g de prêle fraîche dans 1 litre d’eau. Portez à ébullition pendant 20 à 30 minutes. Filtrez et laissez bien refroidir. Diluez avant usage à raison de 1 volume de décoction pour 5 volumes d’eau.

 

  • Le mode d’emploi. Les applications de préparations de prêle se font en arrosage ou en pulvérisation, dès que les plantes sont jeunes, pour les accompagner dans leur croissance. Le premier apport a lieu à la plantation, une fois par jour pendant les 3 premiers jours, puis régulièrement. Au verger, envisager 4 ou 5 applications par saison, 1 apport par mois au potager. En respectant les indications d’usage, vous limiterez le développement du mildiou, de la tavelure, de la rouille, de la cloque ou de la moniliose, autant de maladies classiques au potager et au verger.

 

Le purin de consoude

 

La consoude (Symphytum officionale) se reconnaît à ses grandes feuilles. Les anciens jardiniers se contentaient de déposer des feuilles fanées ou de les enfouir au moment de la plantation. Vous pouvez remplacer cette pratique par l’usage de son purin.

 

  • La recette. Laissez macérer 1 kg de jeunes feuilles fraîches dans 10 litres, de pluie de préférence, dans un seau en plastique (pas de contenant métallique !). Couvrez pour éviter les nuées de moucherons et de moustiques. Brassez une fois par semaine et filtrez au bout de 4 semaines. Transvasez le purin dans des bidons en plastique. Fermez et conservez à l’abri de la lumière et de la chaleur jusqu’à 3 semaines.

 

  • Le mode d’emploi. Utilisez non dilué, à raison de 3 à 5 arrosages espacés de 3 semaines, entre mars et septembre. Le premier arrosage ne doit pas se faire avant les 15 jours suivant la plantation. Le purin est riche en azote, en oligo-éléments, notamment en bore et en potassium, il est donc indiqué pour les cultures fruitières et les légumes-fruits.

 

 

Le purin d’ortie

Pour fabriquer vous-même cet excellent engrais et antiparasitaire, toutes les espèces d’ortie conviennent.

  • La recette. Faites macérer 1 kg de feuilles fraîches dans 10 litres d’eau pendant 12 à 15 jours. Il se produit une fermentation par la production de petites bulles qui remontent à la surface. Filtrez avant utilisation.
  • Le mode d’emploi. Arrosez les cultures légumières toutes les 3 semaines, en diluant à 20 % (soit 2 litres de purin pour 8 litres d’eau). Sinon, utilisez en pulvérisation à 5 % (soit 50 cl de purin pour 9,5 litres d’eau).

 

Question de vocabulaire

Mon grand-père prépare des infusions, des macérations, et il en arrose ses plantations ou les pulvérise sur ses légumes. Des engrais formidables, d’après lui ! Mais ils n’en sont pas. Ces recettes maison servent à renforcer les plantes et à les prémunir des attaques des parasites ou des maladies. Elles leur donnent un grain de vigueur pour affronter le gel ou la sécheresse. On doit parler de « phytostimulants » ou de « biostimulants », de « stimulateurs de défense » ou, à la rigueur, « d’éliciteurs ». Ça a fait suffisamment de foin dans les potagers pour le préciser !

 

LA PRÊLE DE VIGNE FAIT PESTER

Les agriculteurs pestent contre cette plante INDÉSIRABLE, pratiquement impossible à éradiquer dans les vignes. Il fut un temps, cependant, où sa présence était signe de bon augure : « Queue-de-rat, du vin fera », la queue-de-rat étant l’un des nombreux noms vulgaires de la plante.

 

BON À SAVOIR

Le caractère abrasif des prêles est aussi mis à profit en cosmétique. Elles entrent dans la composition des gommages pour la peau, grasse en particulier. Autrefois, dans les campagnes, on plaçait un peu de prêle fraîche dans les sabots pour atténuer la transpiration.