Description
UNE PHARMACIE AU JARDIN
Mon grand-père affiche jusque-là une belle santé… « Touchons du bois rond », comme cela se dit dans les campagnes en empoignant le manche d’un outil pour conjurer le mauvais sort. Depuis le temps qu’il échange avec ses voisins, il connaît toutes les plantes bénéfiques pour la santé et en cultive certaines.
CONTRE LES TROUBLES DE L’INTESTIN
• Les plantes digestives. Elles sont consommées sous forme d’infusion après le repas. Il s’agit la plupart du temps des pousses feuillées et fleuries, plus rarement des racines, fraîches ou séchées. Cultivez la menthe, le fenouil et l’aneth (pour les fruits), un peu de mélisse, un pied de romarin, un pied de thym et de la sauge. Toutes ces plantes aromatiques sont déjà au jardin pour la cuisine !
Plantez un pied de vraie absinthe (Artemisia absinthium), à ne pas confondre avec toutes les armoises décoratives.
• Les plantes carminatives. En plus d’améliorer la digestion, elles luttent contre les ballonnements, le météorisme, la production de gaz intestinaux. La meilleure plante reste le fenouil officinal, celui qui pousse sur les talus, à cultiver en bisannuelle pour récolter ses graines (ce sont
en fait des fruits), plus efficaces que les autres parties de la plante. Vous pouvez les mélanger avec celles de l’aneth.
LES ALLIES DE LA SANTE
• La vigne (Vitis vinifera). En treille ou en rangée, libre ou adossé à un mur ou un muret, la vigne fait partie des petits fruitiers à cultiver presque partout dans le pays. Privilégiez les vignes rouges, dites « teinturier». Faites infuser 1 cuillerée de feuilles sèches dans une tasse d’eau bouillante et buvez de 1 à 3 tasses par jour pour soulager tous les symptômes liés à une mauvaise circulation sanguine, le syndrome prémenstruel et ceux
de la ménopause.
• La mauve sylvestre ou grande mauve (malva sylvestris). Elle pousse spontanément dans les jardins, les friches, sur les bords de chemins. Infusez les feuilles et les fleurs, à raison d’une poignée par litre d’eau, pendant 10 minutes et buvez à volonté ! Le mucilage de la mauve est un bon laxatif et un antitussif. Utilisez-là également entre les troubles digestifs et bain de bouche pour apaiser les irritations ou encore un gargarisme
pour traiter les maux de gorge.
La fumeterre (Fumaria officinalis). Inutile de la cultiver, récoltez cette herbe qui pousse toute seule dans les jardins, leurs abords immédiats ou sur les bords de chemins, sous tous les climats (sauf en grande altitude). Faites infuser de 25 à 50 g de tiges feuillées dans un litre d’eau bouillante pendant 15 minutes. Buvez 2 ou 3 tasses par jour pour une meilleure digestion et pour lutter contre l’aérophagie.
• Le plantain lancéolé (Plantago lanceolata). Il pousse tout seul dans les jardins, dans leur visionnage, dans les prairies et sur les bords des chemins, dans tout le pays. Faites macérer 60 g de feuilles dans 25 cl d’eau pendant toute une nuit. Filtrez et buvez dans les 24 heures pour
lutter contre les coliques gastro-intestinales, les diarrhées et les cystites. Appliquez également en compresse pour soigner les furoncles, les abcès, les eczémas.
DES AROMATES CONTRE LA TOUX !
Contre les toux sèches, c’est dans le carré d’aromatiques qu’il faut piocher. Cultivez l’origan et la marjolaine, à utiliser en fumigation de pousses feuillées. En infusion, elles calment également les maux de têtes et d’estomac et traitent les états nerveux. Complétez par quelques
pieds d’hysope officinale. À découvrir aussi en cuisine sous forme d’infusions. Si par hasard un tapis de violettes pousse dans un coin frais, faites-en des infusions de fleurs fraîches. Sachez qu’elles sont également dépuratives et laxatives. Et pensez à semer un grand carré de coquelicots.
ZOOM SUR LES PLANTES DÉTOX
Certaines plantes favorisent l’élimination des déchets et des toxines par les urines. La plupart du temps, elles sont prises en infusion. Nul besoin de les cultiver au jardin, mais épargnez-les lors du désherbage. Conservez le plantain, la fumeterre, le pissenlit, le chiendent ou la pariétaire. Récoltez le souci sauvage, le sureau, la chicorée (pour sa racine), l’ortie et la bardane. Et côté culture au potager, utilisez les feuilles d’artichaut (les bractées des capitules pas les feuilles des plants).
BON À SAVOIR
Dans le catalogue des plantes diurétiques, rien de mieux qu’une bonne infusion de queues de cerise, un remède vieux comme le monde ! Autour du jardin, prélevez également quelques pieds d’ortie et des rhizomes de chiendent, de pissenlit, des feuilles de bouleau et toutes les parties du sureau noir.